Installation sonore, PLA, enceintes, 12:02 minutes, son stéréo, 120 x 35 x 240cm.

Stichomythie Two est un nouveau dispositif d’écoute de l’installation sonore Stichomythie One, réalisée en 2019 dans le cadre du programme de recherche images sciences et technologies. Cette nouvelle forme permet aux spectateurs d’entreprendre une nouvelle relation avec l’œuvre et l’espace. Participant au vocabulaire esthétique que développe l’artiste autour de la sculpture et des nouvelles technologies, ce cylindre revêt le rôle d’un objet de télécommunication duquel s’échappe la discussion de deux intelligences artificielles.

Inventés pour accompagner l’homme, les assistants vocaux sont devenus des biens de consommation. Ils sont capables de contrôler différents aspects de notre environnement et de nos appareils électroniques dit « connectés ». Dans un article de Nicolas Santolaria1 pour Le Monde, on apprend que cette technologie est d’origine militaire. Rachetée par les plus grandes entreprises, elle dispose aujourd’hui d’une place dans notre salon, dans notre chambre ou notre cuisine. Cet objet nous écoute et apprend de nous. Toutes nos données sont recueillies et enregistrées pour offrir au système une manière de s’améliorer et de devenir toujours plus humain. À l’écoute de Stichomythie Two, on s’interroge sur la nature même du dialogue : est-il le fruit d’un libre arbitre, ou est-ce la trace indélébile d’une discussion captée ?

Le dialogue est relu et interprété par deux acteurs vocaux professionnels. Cette ré-interprétation permet au texte issu de l’IA de prendre vie et de brouiller la frontière entre le vivant et l’inanimé. Cette pièce sonore puise son inspiration dans l’aléatoire des interactions humaines vues au travers du spectre de la machine. Ce dialogue devient une histoire, une rencontre faite d’amour, de sentiments et d’erreurs liés à l’imperfection de ces interfaces.

Nicolas Santolaria a par ailleurs publié, « Dis Siri » Enquête sur le génie à l’intérieur du smartphone, Édition Anamosa, 2016.